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L'histoire de la Tanière de l'Izoard

Le Queyras : une terre de silence et de mémoire

Il est un lieu aux confins des Alpes, un écrin sauvage que les siècles ont frôlé sans jamais le dompter. Ce lieu, c’est le Queyras. Protégé par ses montagnes, bercé par le souffle des cimes et le pas lent des troupeaux, le Queyras a cultivé l’art de la discrétion. Ici, l’histoire n’a pas été criée, mais murmurée dans les pierres sèches, les cadrans solaires et les chemins muletiers.

Des Romains aux Vaudois, des contrebandiers aux colporteurs, ce pays d’altitude a vu passer les hommes sans jamais se plier. Il a gardé intact son tissu de villages, son patois, sa lumière. À Brunissard, comme ailleurs, la foi se partageait — catholique ou protestante — mais toujours enracinée dans la terre et le ciel. Ce n’est qu’au XXe siècle que le Queyras s’est doucement ouvert au monde, devenant un Parc naturel régional pour préserver ce qui ne se fabrique plus : l’authenticité.


La Tanière de l’Izoard : un refuge né du bois et du vent

La Tanière de l’Izoard n’est pas une maison comme les autres. Elle est née de la nécessité, mais aussi d’une intelligence ancestrale : celle des hommes qui savaient bâtir contre le froid. Elle fut conçue comme une ferme-bloc, un tout uni et solidaire, où les bêtes réchauffaient les hommes, et le foin, sous les combles, emmagasinait la chaleur.

Les hivers sont longs à Brunissard, mais la maison y tenait bon, adossée à la montagne, serrée autour de son foyer. Son toit, fait de fins bardeaux de mélèze, grisonne avec le temps et chante sous la pluie. Ses poutres parlent encore le langage des anciens : chaque encoche, chaque nœud de bois est un souvenir. C’est un lieu pensé pour durer, pour protéger, pour accueillir — le gîte d’aujourd’hui en est l’écho fidèle.


De l’ombre à la lumière : la renaissance d’une maison

À la fin du XIXe siècle, un incendie dévora une partie de la bâtisse. Mais comme souvent dans ces terres résilientes, le feu ne fut qu’un passage. La maison fut rebâtie, et cette fois, elle abrita une histoire singulière : celle d’un couple mixte, unis par l’amour et la tolérance — protestant et catholique — dans un pays marqué par les clochers partagés.

C’est là que l’arrière-grand-mère de Roland Garcin viva seule jusqu'en 1950. Roland passait ses étés d’enfance, respirant les parfums d’herbe sèche, de bois chauffé, et d’air pur. Cette maison, c’était un repaire de liberté, un cœur battant dans l’été queyrassin.

En 2018, la famille Herlent acquiert ce lieu chargé d’âme, auprès de l’indivision Garcin. Elle y voit non pas une ruine, mais une promesse. Après une réhabilitation complète, respectueuse de l’esprit d’origine, naît La Tanière de l’Izoard. Plus qu’un gîte, c’est une passerelle entre les siècles — un lieu pour vivre, rêver, et sentir, un instant, la poésie éternelle des Alpes.